
Google a lancé mercredi son application Allo, annoncée plus tôt cette année au Google I/O. Allo est une application de messagerie par téléphone dans laquelle la conversation de l’utilisateur est soutenue par des fonctionnalités reposant sur une intelligence artificielle.
Bien que l’application semble à première vue être une agglomération de Messenger (Facebook), SnapChat et Siri, un aspect vient la distinguer de l’offre en place sur le marché : l’intelligence artificielle. Cette intelligence artificielle s’illustre principalement dans deux fonctionnalités offertes à l’utilisateur : l’assistant Google et les Smart Answers..
Pour comparer, ce serait comme avoir un appareil photo Reflex dernière génération sans savoir-faire de réglages poussés : les possibilités sont amplement réduites même si l’on peut prendre une photo avec. Voici quelques outils offerts par Google Analytics qui vous permettront d’obtenir de l’information précise sur votre audience et son comportement sur votre site web.
1- L'ASSISTANT GOOGLE
L’assistant Google est en fait la personnification de l’intelligence artificielle. Il est donc possible d’avoir une conversation avec elle comme vous le feriez avec l’un de vos contacts. Pour lui parler, il suffit simplement de mentionner «@google». L’utilisateur est en mesure de lui parler directement ou bien de l’inclure dans une conversation de groupe.
Il est également possible de lui adresser des questions depuis votre interface de chat. Par exemple, vous pouvez lui demander de vous trouver un restaurant, donner la météo ou toute autre question pour laquelle vous avez normalement besoin d’ouvrir votre navigateur.
Pour les utilisateurs, l’inclusion de l’assistant dans l’interface de messagerie représente un réel avantage. Celui-ci centralise les tâches à accomplir dans la même interface, ce qui simplifie la gestion du multi-tasking par l’utilisateur.

De plus, l’utilisation de la mention «@» ainsi que des outils de chats conventionnels pour effectuer l’ensemble de ces tâches de recherche réduit considérablement la complexité de l’apprentissage de cette nouvelle application. Comme elle utilise des outils que l’utilisateur a déjà appris à utiliser, il peut s’adapter rapidement au nouveau contexte de cette application.
Malheureusement, malgré les avantages de cette nouvelle fonctionnalité, l’assistant comporte encore quelques bémols (qui, nous l’espérons, disparaîtront avec le développement de l’outil).
D’abord, l’assistant n’est pour l’instant offert qu’en anglais, ce qui risque de ralentir l’implantation de Allo en France et dans les autres pays (ou régions) majoritairement francophones. Ensuite, comme Allo n’est pas ouvert à la concurrence, il n’est pas possible de faire des requêtes nécessitant des applications externes à l’univers Google (par exemple, il n’est pas possible de commander un service de voiture depuis l’application).

2- SMART ANSWERS
Seconde mise en place de l’intelligence artificielle dans l’application, les Smart Answers permettent à l’utilisateur de répondre plus rapidement. Comme l’application analyse le contenu de chaque conversation, l’intelligence artificielle peut donc proposer un éventail de réponses prédéfinies en fonction du contenu échangé par les utilisateurs, incluant les images.
Ainsi, si un utilisateur envoie une photo de chatons, l’application sera en mesure de saisir la nature de l’image et de proposer à l’utilisateur des réponses adéquates à envoyer telles que «super cute». L’intelligence artificielle est également en mesure de saisir le type de discours et les réponses récurrentes d’un utilisateur ce qui lui permettra de proposer «lol» ou «hahaha» en fonction de ces facteurs.

3- COMMENT ALLO SERA-T-IL ACCUEILLI EN FRANCE ?
Malgré une croissance importante du marché de la messagerie sur téléphone durant les dernières années, il reste cependant des lacunes importantes à Allo afin de se tailler une place sur le marché français.
D’abord, l’application n’offre pour l’instant aucune fonctionnalité distinctive en Français, ce qui exclut une partie importante de la population et réduit de façon importante le bassin d’utilisateurs potentiels. Malgré qu’il soit prévu qu’une offre francophone soit développée en cours d’années, l’arrivée tardive d’Allo sur le marché pourrait en freiner son implantation. Les utilisateurs ayant déjà développé des habitudes d’utilisation des autres services de messagerie, tel que Messenger, il faudra que Google déploie des efforts considérables pour rejoindre ces utilisateurs potentiels.
D’autre part, le fait qu’Allo soit pour l’instant fermé aux applications externes ne le place pas en position de force par rapport aux autres services de messagerie (par exemple Messenger de Facebook permet de commander un Uber). Mais cette séparation ne concerne pas uniquement les services d’applications dont Google n’est pas propriétaire. Les services offerts dans les autres applications de Google ne sont pas tous inclus dans l’interface d’Allo. Par exemple, il n’est pas possible de faire un appel vidéo depuis l’application Allo, ce service continuera d’être offert via l’application Duo de Google.
Une autre lacune semble créer un malaise par rapport à l’application : la notion de confidentialité. Bien que Google ne soit pas le seul géant de l’industrie à observer les actions de ses utilisateurs de très près (nous vous invitons à lire les autorisations sollicitées par vos médias sociaux à votre inscription pour plus de détails), le scan des conversations nécessaire pour le fonctionnement de l’intelligence artificielle semble refroidir certains utilisateurs potentiels.
Bien que la collecte de données sur les utilisateurs soit monnaie courante sur l’ensemble des plateformes sociales, cet ajout semble, pour l’heure actuelle, trop intrusif pour certains utilisateurs s’inquiétant de l’utilisation future de ces données. Notons toutefois qu’un mode incognito a été prévu pour contourner cette problématique.